Justine GROSPERRIN
Doctorante en sociologie depuis 2020
Sous la direction de Mme Laetitia OGORZELEC-GUINCHARD.
Titre de la thèse : L’esthétisation de la démonstration scientifique : analyse socio-anthropologique du rôle des résidences d’artistes dans les laboratoires de recherche.
Résumé de la thèse :
Bien souvent considérés comme des domaines d’expression antagonistes, arts et sciences forment matière à collaboration. L’institutionnalisation contemporaine des collaborations arts et sciences prend la forme de dispositifs divers, tels que les festivals et résidences d’artistes, lesquels répondent en réalité à des enjeux scientifiques, sociaux, politiques, voire économiques. Bien que de nombreuses recherches en sciences sociales traitent de l’intérêt des collaborations arts et sciences ainsi que des modalités de leur mise en œuvre (sur un plan aussi bien pratique que théorique), elles ne laissent entrevoir qu’un aperçu partiel de ce qui se joue réellement « en situation » dans la collaboration des artistes et des scientifiques qui se rassemblent autour d’un projet commun : quelles relations effectives peuvent, en effet, se nouer entre pratiques artistiques et démarches scientifiques ? Quels sont les gains heuristiques visés ? Quel type de savoir ces coopérations produisent-elles ? Comment, très concrètement, peuvent s’articuler approche épistémologique et esthétique, ethos scientifique et artistique ? Ma thèse s’attachera à investir en qualité d’objet les modalités d’esthétisation de la démonstration scientifique en m’appuyant sur un fort ancrage empirique : l’analyse socio-anthropologique du rôle des résidences d’artistes dans les laboratoires de recherche scientifique.