2022
Sous la direction de Christian GUINCHARD et Alexandre MOINE.
Travail social et territoire : un enjeu renouvelé du développement social"
Résumé :
Cette thèse traite de la notion de territoire en travail social, l’objectif est d’interroger scientifiquement la dimension spatiale du travail social, de renforcer le rôle des diagnostics et d’asseoir les liens entre travail social et développement territorial, et ainsi permettre aux acteurs concernés de pouvoir s’interroger sur leurs représentations et transformer leurs pratiques. De manière générale, cette thèse cherche à montrer que le territoire est le fruit d’une construction et d’une confrontation entre des acteurs différents, situés dans l’espace, s’inscrivant dans le temps, fréquentant et/ou produisant des lieux en fonction de leurs interactions et de leurs représentations. Nous verrons à ce propos que la rencontre entre la « catégorie du politique » et la « catégorie de la pratique » fait trouble pour le travail social.
L’engagement des acteurs et la prise en compte de leurs intérêts divergents, tenant compte de dimensions complexes, dans la connaissance effective du territoire, seraient le moyen de l’objectiver et d’en faire un enjeu explicite de l’action sociale.
L’objectif est de permettre de développer un langage commun et de co-construire les regards, de donner pleinement sens au territoire en travail social, de penser différemment la perception des « besoins » sociaux et la construction des réponses qui leur sont données.
En interrogeant aussi bien les référentiels métiers que les maquettes des formations ou encore les praticiens du travail social, cette recherche pointe les disruptions multiples et donne les pistes pour une réelle prise en compte des territoires dans le développement social.
Luisa SALIERI
Sous la direction de Sophie NEMOZ et Christian GUINCHARD
Faire construire et habiter en maison individuelle : stratégies ou tactiques d’accès à la propriété des jeunes familles
Résumé :
Du projet de vivre dans une maison jusqu’à l’emménagement au sein de leur nouveau « chez soi », les familles qui décident de faire construire un pavillon « sur catalogue » sont confrontées à de nombreux arbitrages. Ces décisions sont prises en interaction avec plusieurs professionnels, spécialistes de leur domaine, et en fonction des différentes opportunités et contraintes familiales, professionnelles, économiques, foncières, techniques et normatives qui se présentent le long de leur parcours.
Quelles « tactiques » ou quelles « stratégies » sont adoptées par les ménages pour s’orienter, prendre des décisions et hiérarchiser leurs priorités lors de la définition, de la réalisation et de la concrétisation de ce projet ? Cette thèse souhaite rendre compte des différents éléments matériels, symboliques et cognitifs mobilisés par les familles lors de tous ces arbitrages.
L’analyse du parcours d’achat, de construction et d’aménagement d’une maison sera complétée par l’étude des modes d’appropriation du logement par des familles installées en maison individuelle depuis plusieurs années. Ce deuxième panel offrira un regard rétrospectif sur l’expérience de construction.
Ce travail se fonde sur une comparaison menée dans les aires périurbaines d’Île-de-France, Auvergne Rhône-Alpes et Hauts-de-France et il est enrichi par la variété et la diversité des méthodes adoptées. Observations, entretiens, photographies et données statistiques issues de capteurs installés dans les maisons fourniront des informations complémentaires et permettront une analyse fine de l’expérience de construction et d’habitation.
Sous la direction de Virginie VINEL
Les municipalités rurales en Franche-Comté. Construction, installation et gestion d'un pouvoir local sous la focale du genre.
Résumé :
A partir de l'analyse de trois communes lorraines, dont le nombre n'excède pas 1000 habitants, cette recherche doctorale met en lumière les formes d'histoires s'imbriquant à la fois dans un territoire - la commune - et un pouvoir local - la mairie, les transmissions de places politiques dans la parenté, et les rapports de genre. Elle réinterroge la notion d'autochtonie.
Sous la direction de Christian GUINCHARD
Thèse soutenue le 25 mai 2022.
Etude socio-anthropologique du dispositif d'apprentissage auprès des enseignants. Promouvoir l'égalité de genre à l'université
- de retours d’enquêtes réalisées auprès des personnes formées et sensibilisées au fil de la mise en place et de l’amélioration des actions ;
- de moments de réflexivité sur le sens partagé de ces actions par les porteurs de projets.
Véronique BERTAUX-CHARVOLIN
Thèse soutenue le 07 janvier 2022.
Sous la direction de Florent SCHEPENS
2021
Thèse soutenue le 03 décembre 2021.
Sous la direction de Florent SCHEPENS
Oenotourisme en Bourgogne, construction de réseaux professionnels et valorisation de patrimoine
Résumé de la thèse :
"Ma thèse porte sur le développement de l'œnotourisme, c'est à dire d'un tourisme viti-vinicole pluriel en Bourgogne. Je m'intéresse dans ce sens au processus de l'émergence de cette forme touristique, aux réseaux relationnels entre professionnels qui se créent et aux changements que cela induit au sein de ce monde social. Pour cela, une approche pluridisciplinaire semble indispensable afin d'analyser toutes les dimensions de ce processus touristique. L'œnotourisme en Bourgogne, émergence touristique et réseaux d'acteurs"
Jéremy CARDOT
Thèse soutenue le 12 mars 2021.
Sous la direction de Christian GUINCHARD.
L'environnementalisation des SMAC. Etude des stratégies et tactiques d'implantation et d'enracinement territoriale des scènes de musiques actuelles franc-comtoises : l'exemple de La Rodia de Besançon et de la scène de musiques actuelles du Nord Franche-Comté
Résumé de la thèse :
La présente étude vise à comprendre et mettre en lumière les mécanismes par lesquels l'activité des scènes de musiques actuelles que sont La Rodia de Besançon et la Scène de Musiques Actuelles du Nord Franche Comté, tente d'être installée, développée et par la même pérennisée.
Aussi les équipes en places de ces structures à caractère majoritairement institutionnel, doivent composer avec un ensemble de contraintes et de ressources territoriales qui leur permettent d'établir (ou non) des stratégies ou des tactiques, termes employés dans la perspective des travaux de Michel De Certeau.
L'intérêt de cette enquête, au-delà de sa dimension empirique, réside dans l'emploi d'une géographie sociale matérialisée par un ensemble cartographique qui permettra de mettre en évidence les liaisons qui enracinent de manière plus ou moins prolongée les scènes de musiques actuelles sur leurs territoires d'implantation.
2020
Sous la direction de Jean-Michel BESSETTE, Codirecteur de thèse : Jean-Luc Chopard
La production du jugement pénal concernant les auteurs d’infractions atteints de troubles mentaux
Résumé : La thèse est relative à la production de la décision judiciaire portant sur les auteurs d’infractions atteints de troubles mentaux. Elle décrit et analyse comment se fabrique une décision du tribunal correctionnel passant par la construction de l’étiquetage de la personne présentant des troubles psychiatriques et le traitement judiciaire de cette même personne. Il s’agit d’une mise au jour des mécanismes et des facteurs inconscients, liés à la culture de métier de chaque acteur de la chaîne pénale, mais également à des sensibilités personnelles exprimées par ces derniers, participant à la construction de la décision pénale. Pour ce faire, la recherche a été menée au sein d'un tribunal de grande instance, où 140 dossiers jugés par le tribunal correctionnel ont été étudiés.
Thèse soutenue le 30 juin 2020.
Sous la direction de Christian GUINCHARD
Les mobilités touristiques des sénégalais à l'intérieur du Sénégal : entre lieux, pratiques et représentations
Résumé de la thèse :
La question de la pratique du tourisme des africains en Afrique demeure un objet peu abordé. Dans le cadre d’une mondialisation des modes de vie liés au salariat et donc aux congés payés et aux pratiques de loisirs, il semble pertinent de poser la question des vacances et du tourisme des sénégalais à l’intérieur du Sénégal. Partant de là je me pose la question de savoir ce que font les sénégalais en période de vacances ou de congés ?
simon CALLA
Thèse soutenue le 11 décembre 2019.
Sous la direction de Christian GUINCHARD.
Des poissons, des hommes et des rivières. Sociologie d'un problème de pollution en Franche-Comté.
Résumé de la thèse :
Entre les années 2009 et 2015, plusieurs rivières du département du Doubs ont été le théâtre d'épisodes de mortalité pisicole. Résumant les incertitudes et les inquiétudes à l'égard de la pérénnité des pratiques de pêche et de potentiels risques sanitaires, ce phénomène a été le plus souvent expliqué par "la pollution des rivières". Or, il semble qu'une telle qualification jette un voile sur les tentatives de solutions mises en place par les acteurs. En revenant sur les différentes enquêtes à travers lesquelles les acteurs concernés par cette situation mobilisent des ressources différentes pour comprendre les causes des épisodes de mortalité pisicole et les maîtriser, ce travail montre que la complexité du phénomène, la diversité des enjeux qu'il recouvre ainsi que sa taille géographique dépassent la capacité de résolution singulière propre à chaque groupe (associations de défense de l'environnement, structures représentatives du monde agricole, autorités publiques...) et nécessitent d'engager une activité collective mais toujours incertaine de définition du problème et de ses solutions. Il apparaît également que ces investigations portent le risque de la dénonciation réciproque et de l'imputation de responsabilités. Aussi, alors que les défenseurs des rivières s'engagent dans une dénonciation des activités agricoles et de la gestion de l'assainissement débouchant sur l'ouverture d'une situation conflictuelle, les experts mandatés par les représentants des pouvoirs publics concluent au caractère multifactoriel du phénomène et conduisent à une dilution des responsabilités. La situation reste alors en partie indéterminée et l'explication par "la pollution des rivières" devient une solution politique, voire un "outil diplomatique" pour un problème collectif qui peine à prendre sens.
Membres du jury : Christian GUINCHARD, Jean-François LAE, Jean-Yves TREPOS, Dominique JACQUES-JOUVENOT, Florian CHARVOLIN, Jean-Marc WELLER.
Thèse soutenue le 13 septembre 2019.
Sous la direction de Jean-Michel BESSETTE
Le retour à la vie civile des ex-combattants en Côte-d'Ivoire "Post-crise" : Que deviennent les jeunes recrues ?
Résumé de la thèse :
Cette recherche porte sur les questions de jeunesse d’après-guerre et de reconstruction « postcrise ». S’inscrivant dans l’amorce d’un ensemble d'études menées sur le territoire OuestAfricain, précisément en Côte d’Ivoire, elle s’appuie sur une enquête ethnographique conduite auprès de jeunes recrues communément appelées ex-combattants. Face au nombre de trajectoires et parcours de réinsertion sociale qui se dévoilent dans les différentes régions du pays, en des lieux et des temps choisis de la grande ville d’Abidjan, cette thèse est consacrée à celles suivies par des jeunes recrues (ex-combattants) résidant dans les anciennes cités universitaires de deux grandes banlieues périphériques d’Abidjan (Abobo et Williamsville). C’est sous cette optique que le processus de construction de leur réinsertion sociale y compris les dispositifs de réinsertion4 mis en place par les instances dirigeantes pour y parvenir, vont faire l’objet d’un examen critique et d’une analyse approfondie. Comment observer et interpréter ce qui se passe lorsqu’un ex-combattants retourne à la vie civile ? Comment retrouve-t-il un cadre normalisé de relation sociale ? En quoi consiste ce retour à la vie civile ? Est-ce une bonne manière de penser cette réintégration à partir des pôles d’intégration et de production identitaires que sont (le travail, la famille, le voisinage et la citoyenneté) qui, pour nous, forment un ensemble permettant à l’ex-combattant d’être épanoui dans sa réintégration. A partir d’une analyse par « le bas », c’est-à-dire à travers des expériences, des modes de vie et des ajustements qu’ils entraînent pour s’adapter à des situations particulières, nous tenterons de retracer leurs parcours depuis le recrutement, le processus de transformation en soldat, jusqu’à leur vie d’ex-combattants et l’usage qu’ils font des dispositifs. Les analyses successives développées permettent ainsi d’avancer, sinon de tester l’hypothèse suivante : avec le dispositif - au sens de Michel Foucauld5-, préparé par toutes les mesures gouvernementales et internationales antérieures dont il représente à la fois le prolongement et la globalisation, on assiste à l’émergence d’un nouveau mode de resocialisation post-crise, spécifique aux jeunes recrues dépourvues de titres scolaires, originaires des fractions les plus démunies et les plus arriérées des classes populaires. Par mode de resocialisation post-crise, nous désignons à la fois un ensemble d’instances spécifiques, destinées à assurer la prise en charge sociale de ces fractions de jeunes et un ensemble d’activités fondées sur l’alternance démilitarisation/resocialisation, formation et travail, destinées à les préparer aux nouvelles conditions de fonctionnement du marché du travail issues de la crise. Chacun des thèmes correspond à un critère et fera l’objet d’un développement, auquel nous ajouterons des extraits d’entretiens qui appuieront notre analyse. Nous allons nous interroger sur les facteurs d’unité de notre corpus, en exposant les critères pris en compte par l’ensemble de nos informateurs.
Thèse soutenue le 24 mai 2019.
Sous la direction de Virginie VINEL
Les opérations collectives dans la rénovation thermique de maison individuelle : Pratiques des ménages et actions collectives.
Présentation de la thèse :
Aujourd’hui, un consensus est trouvé sur la nécessité d’améliorer en priorité la performance environnementale des bâtiments existants les plus énergivores. Derrière cet enjeu, les problématiques sont multiples : des modes de vie différent en rapport à l’âge, le sexe, le revenu, la composition familiale, etc. Elles appellent à des modifications des pratiques des ménages, telles que des habitudes de consommation. Bien que des décisions de rénovation thermique puissent être propres à un ménage grâce à divers financements, elles restent insuffisantes en nombre et en qualité énergétique. C’est pourquoi de nouvelles formes organisationnelles, de type collectives, doivent être mises en place. Elles offrent des perspectives séduisantes : traitement en masse, réduction des coûts… mais leur mise en œuvre se heurte à la difficulté de mobiliser des « groupements ». Il s’agit d’un processus qui n’est pas encore maîtrisé pour le sujet de la rénovation énergétique de l’habitat privé. Comment s’organisent ces actions collectives autour d’un objectif commun, est la question centrale de notre recherche. On peut présumer que dans ces groupements, il y a des acteurs et des ménages plus actifs et d’autres plus passifs. Dans ce cas, il s’agira d’entrevoir les répartitions au sein des organisations, que ce soit les pratiques et représentation sociales des acteurs de la performance énergétique et des ménages, ou qu’il s’agisse des interactions dans des relations de voisinage, d’appartenance à des associations. On s’intéressera aux modes de négociations entre les acteurs dans le collectif, et au sein des ménages. Notre objectif est de saisir la pluralité de formes d’actions, de jeux d’acteurs et des processus de décision auprès des acteurs impliqués dans ces opérations (A. Touraine, 1969). On émet l’hypothèse que le genre a un effet dans ces processus d’actions collectives (V. Vinel, 2013).
Thèse soutenue le 29 septembre 2019.
Sous la direction de Jean-Michel BESSETTE
Terrorisme au sahel : de la guerre idéologique au business criminogène.
Résumé de la thèse :
Alors que la pensée dominante soutient que c’est l’extrémisme religieux qui est le fondement du terrorisme, l’idée que défend cette thèse, est qu’une telle conception est réductrice dans le contexte sahélien. L’analyse du terrorisme au sahel compte tenu d’une multitude de facteurs spécifiques à cette région ne peut faire l’économie des problèmes que vivent au quotidien les acteurs qu’elle implique. De ce fait, on ne peut saisir toutes les logiques de sa manifestation que si l’on examine ce dont il se nourrit. De même, au regard de la nature de leurs différentes activités lucratives (prises d’otages, contrebandes, extorsions, trafics, vols, pillages) souvent en décalage avec l’islam, le terrorisme semble être pour ces acteurs un moyen de contournement des situations de pauvreté. Sur la base d’une problématique s’insérant dans une perspective théorique combinant la théorie de la privation relative, celle de la redistribution et de la reconnaissance, ou encore celle du choix stratégique et s’appuyant sur une démarche qualitative, nos observations ont permis de rendre compte que le terrorisme au sahel ne repose pas uniquement sur des logiques doctrinales, mais relèvent des multiples paliers de la réalité sociale, économique, culturelle, juridique, religieuse, etc.
Sous la direction de Dominique JACQUES-JOUVENOT
Titre de la thèse: «De la campagne, d’accord, mais pas bête!»: réciprocité, dons et luttes symboliques dans le tourisme à Areia (état de Paraiba–Brésil)
RÉSUMÉ :
Cette thèse s’intéresse au thème des luttes symboliques entre les citadins et les « sitiantes » (« petits propriétaires terrien »), dans un contexte de réélaboration de la ruralité. L’objectif général est d’analyser le processus de réinterprétation des pratiques paysannes à partir de la participation des « sitiantes » au développement du tourisme dans la municipalité d’Areia– État de Paraíba, dans le Nordeste du Brésil. La recherche qualitative a un caractère éminemment ethnographique, favorisant l’observation des relations sociales dans la Communauté « Chã de Jardim » et les stratégies de reconversion des « sitiantes ». Les données ont été produites et collectées au travers de l’observation directe et d’entretiens semi-directifs et directifs avec les artisanes, les travailleurs du Restaurant Rural Vó Maria, les membres de l’Adesco, les entrepreneurs du tourisme à Areia et les représentants des instances intermédiaires –rôle joué par des entités telles que le Senar, le Sebrae, le PBTur, la Cooperar, l’Atura, parmi d’autres impliquées dans la structuration du tourisme dans les zones rurales. En outre, une enquête exploratoire a été réalisée auprès des clients du restaurant Vó Maria, au travers de questionnaires et de l’accompagnement d’excursions, ce qui a permis de dresser un profil et d’identifier les demandes du public consommateur. L’analyse met en relation des catégories « indigènes » (produites par les propres personnes étudiées) et analytiques, en gardant en perspective les échanges symboliques entre les « sitiantes » et les autres agents. Les solidarités et les jeux d’intérêts qui marquent les relations entre eux sont traités à partir de la théorie du don de Marcel Mauss, de la sociologie de la domination de Pierre Bourdieu et de la notion de réciprocité hiérarchique de Marcos Lanna. L’hypothèse centrale est que la participation des « sitiantes » à la production de l’offre touristique est rendue possible par des alliances internes et externes, établies sur la base de l’échange de dons, suivant le principe de la réciprocité hiérarchique. Loin d’être un mouvement à sens unique, qui se traduit par une véritable restructuration des positions dans l’espace social, les solidarités et les luttes observées entre les agents se révèlent être un processus complexe et ambigu, rempli de contradictions, au sein duquel différents niveaux de réciprocité sont établis, que ce soit au sein du microsystème communautaire ou dans les échanges entre les « sitiantes » et les entrepreneurs de la municipalité, les organismes intermédiaires ou les consommateurs, formant ce que l'on pourrait considérer comme un réseau étendu de circulation des dons dans le marché touristique de Brejo Paraibano.
MOTS-CLÉS : Domination. Echanges symboliques. Tourisme. Nouvelles ruralités. Brejo Paraibano.
Thèse soutenue le 2 octobre 2018.
Membres du jury :
Christian GUINCHARD, Examinateur, Professeur, UFC, Besançon-France
Dominique JACQUES-JOUVENOT, Professeure, Directrice de Thèse UBFC, Besançon-France
Maria Eduarda da MOTA ROCHA, Professeure, Directrice de Thèse UFPE, Recife-Brésil
Éric SABOURIN, examinateur, Professeur, UNB, Brasília – Brésil
Pierre TEISSERENC, Rapporteur, Professeur, Université Paris XIII, France
Yvan DROZ, Rapporteur, Professeur Institut de Hautes Études Internationales et du Développement – Suisse
Lucie CROS
Sous la direction de Dominique JACQUES-JOUVENOT et Sylvie GUIGON
Les ouvrières et le mouvement social : Retour sur la portée subversive des luttes de chez Lip à l'épreuve du genre
Présentation de la recherche:
L’objet de cette thèse consiste à appréhender les impacts du mouvement social sur la division sexuée du travail. Elle prend pour cas d’analyse les luttes sociales survenues dans l’entreprise bisontine Lip entre 1973 et 1981. Ces grèves longues, mixtes, rendues célèbres par leurs allures autogestionnaires, sont porteuses d’une dynamique de changement indéniable. Or notre recherche montre que malgré la radicalité des moyens employés par les grévistes, l’émancipation féminine n’a pas eu lieu au cours des luttes. Cela étant, nous montrons que la grève favorise une perception par les ouvrières des inégalités de genre. En comparant les trajectoires féminines et masculines avant, pendant et après la période des luttes, nous mettons en évidence une pérennisation des hiérarchies de genre et de classe, y compris dans l’action militante, même si des logiques de résistances sont repérables à postériori. De fait, les infléchissements biographiques observés marquent un accès à la prise de conscience de la domination masculine, en lien avec les interactions entre les ouvrières et des collectifs féministes. En somme, cette thèse revient sur la portée subversive des luttes de chez Lip, au regard d’un contexte historique spécifique, des trajectoires et des socialisations, et des modalités de production par les femmes d’une mémoire sociale.
Thèse soutenue publiquement le 13 décembre 2018 sous la direction de Dominique JACQUES-JOUVENOT et de Sylvie GUIGON.
Membres du jury : GARCIA Marie-Carmen, GUIGON Sylvie, GUINCHARD Christian, JACQUES-JOUVENOT Dominique, LE QUENTREC Yannick, SCHWARTZ Olivier.
" Devenir entrepreneur-e. Socio-anthropologie de la transmission d'une place d'indépendant-e."
Thèse soutenue publiquement le 10 novembre 2017 sous la direction de Dominique JACQUES-JOUVENOT.
Jury : Tiphaine BARTHELEMY DE SAIZIEU, Charles GADEA, Fenneke REYSOO, Florent SCHEPENS.
" Privation de liberté et soins palliatifs : situation des personnes malades, en fin de vie, détenues dans les établissements pénitentiaires en France."
Thèse soutenue publiquement le 16 octobre 2017 sous la direction de Christian GUINCHARD.
Jury : Jean-François LAE, Bruno MILLY, Régis AUBRY, Manuela Ivone P. DA CUNHA, Florent SCHEPENS.
2015
Line Pedersen
"Expertises en addictions. Trajectoires de déprise à l'épreuve des grouopes d'entraide et des centres de soin en addictologie (CSAPA)"
Thèse soutenue le 24 septembre 2015 sous la direction de Dominique Jacques-Jouvenot.
2013
"Les assignations de genre à l’épreuve des transmissions en situation de migration : place et rôle du loisir sportif dans les processus d’individualisation / émancipation des descendantes de l’immigration maghrébine en quartier populaire"
Thèse soutenue publiquement le 10 décembre 2013 sous la direction de Dominique Jacques-Jouvenot et Gilles Vieille-Marchiset. Jury : Stéphane Beaud, Catherine Delcroix, Marie-Carmen Garcia
" Approche sociologique et anthropologique de la mortalité différentielle en France "
Thèse soutenue publiquement le 24 janvier 2013 sous la direction de Jean-Michel Bessette. Jury : Bruno Péquignot,
Christine Detrez, Dominique Jacques-Jouvenot.
Résumé: L’essentiel du travail consiste à problématiser la mort en mobilisant divers cantons du savoir sociologique et anthropologique, mais aussi démographique et historique. La mort, phénomène biologique ou, pourrait-on dire, fait de nature, est aussi un fait de culture devant lequel les hommes ne sont pas égaux. Nous verrons dans quelles mesures la probabilité de vivre plus ou moins longtemps varie selon les individus et les groupes sociaux et comment ces écarts de longévité observables statistiquement sont le produit des influences conjuguées exercée par diverses variables telles le sexe, la profession, le niveau d’instruction, l’état civil, l’habitat, etc.
Dans un premier temps, nous avons considéré l’évolution des espérances de vie sur la longue durée. Au regard de l’histoire, et plus particulièrement pour les pays « développés », la durée de vie s’est considérablement allongée : d’environ 25 ans pour les âges préhistoriques jusqu’ à 80 ans environ aujourd’hui (deux sexes confondus) pour un pays comme la France. Les causes de mortalité ont aussi évolué avec le temps. Pour nos sociétés, nous sommes passés, grosso modo, de l’âge des épidémies, des grandes famines et des guerres pour une large période couvrant le moyen âge, à l’âge des maladies cardio-vasculaires et des tumeurs, pathologies néfastes des temps modernes. Toutefois, nous insisterons bien sur l’idée qu’une histoire de l’espérance de vie et de ses progrès au fil des siècles ne se résume pas à une histoire de la médecine. Un des résultats de nos travaux nous montre que la santé n’est pas que l’affaire de la thérapeutique (importance des facteurs socioculturels...).
Malgré ces avancées, la mort ne frappe pas tout le monde de la même façon.
Si notre recherche porte essentiellement sur la France d’aujourd’hui, nous ne négligerons cependant pas l’étude de certains aspects de mortalité différentielle dans le passé, en insistant sur les écarts selon le milieu social. Toutefois, la majeure partie du travail est consacrée à l’inégalité devant la mort en France. Nous tenterons alors d’interpréter sociologiquement et anthropologiquement les différentiels de longévité entre individus en considérant des variables telles que le sexe, la catégorie sociale, l’état matrimonial, l’habitat, etc. Nous verrons alors dans quelles mesures le travail (et les conditions dans lesquelles il s’exerce), la précarité, l’inactivité, le chômage, le niveau de formation (obésité/niveau d’instruction, par ex.), les modes de vie, l’habitat, l’environnement, ou encore la situation familiale (vie sociale) exercent des effets propres sur la longévité. Les catégories sociales défavorisées, fragilisées par leurs conditions d’existence et pouvant difficilement se soustraire à nombre de facteurs de risques, sont donc davantage soumises à tout un ensemble de causes qui peuvent, à plus ou moins brève échéance, conduire à la pathologie. On peut donc parler, dans cette perspective, d’une inégalité sociale face à la morbidité, c'est-à-dire d’une inégalité face à l’ensemble des facteurs débouchant potentiellement sur la maladie. Le travail est plus nocif, plus risqué pour les salariés exécutants ; le chômage et l’inactivité, à l’origine de divers maux, reste une affaire de travailleurs pauvres et sous-qualifiés ; l’obésité - et toutes les complications qui en découlent – est une maladie sociale par excellence, symptomatique des classes populaires (v. aussi tabac…) ; l’insalubrité, l’inconfort et l’étroitesse des logements ont également des répercussions sur l’état de santé des plus démunis, sans compter les risques liés au manque d’intégration/régulation, à la perte de ressources sociales, de capital social mais aussi symbolique qui concerne aussi, pour bonne part, ces catégories de population. On remarquera également que les individus appartenant aux classes défavorisées, donc ceux qui auraient le plus besoin de recourir aux soins, sont aussi ceux dont la propension à se soigner est la plus faible, pour des raisons à la fois économiques, géographiques et socioculturelles.
Enfin, nous verrons en quoi la mort inégale est le résultat des inégalités devant la vie et nous montrerons qu’à travers l’étude des chiffres de la mortalité c’est aussi l’étude du vivant qui apparaît sous un jour nouveau. En définitive, les statistiques de la mortalité différentielle, constituent un outil efficace (« puissant » indicateur) d’objectivation des inégalités et des écarts entre classes sociales. Dans une perspective anthropologique, nous essayerons de voir dans quelles mesures la surmortalité des classes dominées peut aussi être lue comme un produit de la domination.
"Le miracle et l'enquête. Analyse sociologique de l'expertise médicale des guérisons déclarées « miraculeuses » à Lourdes" Thèse soutenue publiquement le 4 octobre 2012 sous la direction de Jean-Michel Bessette; Jury: Michel Hastings, Jean-François Laé, Bruno Péquignot, Louis Quéré. Résumé: Afin de ne pas prêter le flanc aux railleries et aux critiques, l'Église fait preuve d'une grande prudence à l'égard des déclarations de « guérison miraculeuse ». C'est dans cette perspective qu'elle s'attache à départager l'"authentique" et l'"inauthentique" parmi les manifestations de la vie religieuse et qu'elle considère que « les faux miracles doivent être discernés des vrais ». Ces distinctions ne vont pas de soi. Elles nécessitent des procédures d'enquêtes dont le fonctionnement reste largement inexploré par les sciences humaines. Si, depuis le XIe siècle, le magistère cath