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LASA

Concertation et coproduction de la propreté des rues

Terrains comparés : Mulhouse et Besançon (France), Rufisque (Sénégal) et Mohammedia (Maroc)

Responsable scientifique : Christian GUINCHARD, Université de Franche-Comté

En collaboration avec : Jean-François HAVARD, Université de Haute-Alsace, Laetitia OGORZELEC, Université de Franche-Comté

Présentation de la recherche

Si de nombreuses études portent sur les procédures de concertation instituée, notamment dans le cadre de questions « extraordinaires » liées à l’environnement, nous proposons d’aborder la concertation par un angle moins exploré : l’expérience « ordinaire » et informelle des « citoyens-citadins ». Il s’agira ainsi de rendre saisissable un objet difficilement accessible aux professionnels, élus, habitants et même aux scientifiques : la coproduction de la propreté des rues. Nous partirons des formes de concertation implicites qui soutiennent l’expérience quotidienne des citadins par rapport à cet objet. Nous nous pencherons plus particulièrement sur les ruptures qui perturbent ce type d’accords. Partant de là, nous chercherons à comprendre à quelles conditions peuvent se construire de nouvelles formes de concertation permettant de refonder une continuité de l’expérience. Nous étudierons la place réciproque des acteurs institutionnels et des « citoyens-citadins » ordinaires dans la constitution d’ « arènes publiques » reconfigurant leurs rapports, leurs identités et l’objet lui-même.

Nous tenterons de vérifier trois hypothèses concernant les capacités politiques nécessaires à ce changement de régime de l’expérience. Les acteurs doivent être capables, d’une part, d’instituer une « communauté d’enquêteurs » ; d’autre part, de mobiliser chacun cinq domaines de compétences dans les cadres culturels et identitaires, matériels (spatial et historique), politico-institutionnels, techno-scientifiques et économiques. De plus, l’engagement de ces capacités varie en fonction des différences d’usages des rues, selon qu’elles sont plus ou moins investies comme espaces de mobilité ou espaces de séjour.

Une approche comparative du problème de la propreté des rues dans quatre villes nous permettra de faire apparaître pleinement la singularité de chaque site tout en produisant des généralisations contrôlables ne sacrifiant qu’un minimum d’informations. Engagée pour une durée de 24 mois, notre recherche se déroulera en quatre phases de six mois. Nous reconstruirons d’abord, dans chaque site, la configuration des interactions entre les acteurs concernés et engagés dans la coproduction de la propreté des rues. Afin d’objectiver et de faire objectiver les éventuelles ruptures d’expériences concernant notre objet, nous travaillerons ensuite à partir de photographies que nous prendrons nous mêmes et que nous ferons prendre par des acteurs choisis à partir des résultats de la première phase. Dans une troisième phase, nous réaliserons une campagne d’entretiens s’appuyant sur les commentaires d’une série de photographies sélectionnées permettant ainsi aux personnes interviewées d’expliciter les formes de concertation qui sous-tendent leur expérience. Enfin, après avoir analysé le matériel recueilli dans les trois premières parties de l’enquête, nous soumettrons nos pistes d’interprétations aux acteurs locaux dans une perspective d’approfondissement et de validation. D’un point de vue pratique, nous chercherons à produire une méthodologie transférable de recherche - action - formation visant à améliorer la concertation, à poser plus clairement et à résoudre le problème de la propreté des rues.

 

 

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