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Séphora BESANCON
Sous la direction de Virginie VINEL
Parcours et agency des enfants dans les services de protection de l'enfance : Le cas des enfants sans parent résidant en établissement
Résumé :
Ce projet de thèse prend appui sur deux champs de la sociologie : la sociologie de l'enfance et des enfants, et la sociologie des politiques de protection de l'enfance. Le concept d'agency, souvent traduit par capacité d'agir, est l'un des concepts clés des "new childhood studies" et de la sociologie de l'enfance (Sirota 2006, 2013). Il connait plusieurs sens décryptés par différents auteurs (Garnier 2015; Vinel Zaltron 2020). Il ne peut se résumer à une capacité de choix ou à l'expression d'un point de vue d'un enfant que l'on voudrait individualiser et autonomiser dans un monde néolibéral. Il est plutôt le résultat d'une coconstruction relationnelle impliquant des enfants, des adultes et des artefacts (Prout, 2005; Spyrou, 2011). Le chercheur sera amené à prêter attention aux différentes façon dont l'agency des enfants peut s'exprimer, y compris par le corps, les silences, les refus, les esquives (Vinel, Zaltron, 2020), ce que j'ai déjà tenté de faire dans ma recherche de M2 (Besançon, 2020). L'intérêt pour l'enfant ayant une capacité d'agir dans la recherche en sociologie rencontre celui des politiques sociales à mettre l'enfant au coeur des dispositifs depuis la promulgation de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant (1989) et, en France, la loi du 5 mars 2007 Philippe Bas renforcée par la loi Dini-Meunier (2016). La place de l'enfant dans les procédures de décision de son parcours est déterminante dans la poursuite de la protection via le contrat de jeune majeur (Frechon, Marquet 2018). Dans la thèse, l'agency sera interogée dans son sens complexe, dans la vie quotidienne des enfants, et sa prise en compte dans les parcours proposés par les politiques publiques.
Sous la direction de Dominique JACQUES-JOUVENOT
Sous la direction de Virginie VINEL
Les trajectoires de soins des jeunes adultes atteints de diabète de type 1, sous la direction de V. VINEL
Résumé :
Cette recherche cherche à décrire les trajectoires de soins de ces jeunes diabétiques (entre 18 et 30 ans), c’est-à-dire leur cheminement auprès des services et des professionnels de santé, mais aussi toute l’organisation du travail déployée par les professionnels de santé, le jeune et son entourage pour suivre le cours du développement physiologique de la maladie. Elle cherche entre autres, à comprendre l’impact de la maladie et des soins sur la vie des jeunes diabétiques et inversement l’impact de leur vie sur leur trajectoire de soin.
Nathan DEBAYLE
Les mondes du renard. Renards, agriculteurs, chasseurs, naturalistes : étude d’une cohabitation.
Numa FRIAISSE
Sous la direction de Dominique JACQUES-JOUVENOT et Sylvie GUIGON
La mobilisation des savoirs scientifiques au service des compétences entrepreneuriales
Résumé :
Cette recherche s’intéresse à l’essor des dispositifs d’accompagnement à l’entrepreneuriat dans le monde de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) en France. Elle s’axe principalement sur les incubateurs de la recherche publique et les Pôles étudiants pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat (PÉPITE). À partir d’observations effectuées lors de divers modules de formations, et d’entretiens menés auprès d’étudiants, de chercheurs et de formateurs, l’objectif de cette thèse est de comprendre comment peut-on devenir entrepreneur au sein de l’ESR. Question qui permet indirectement de questionner la transformation du rôle et des missions de l’Université (et plus globalement de l’ESR) aujourd’hui.
Justine GROSPERRIN
Sous la direction de Laetitia Ogorzelec-Guinchard.
L’esthétisation de la démonstration scientifique : analyse socio-anthropologique du rôle des résidences d’artistes dans les laboratoires de recherche.
Résumé :
Bien souvent considérés comme des domaines d’expression antagonistes, arts et sciences forment matière à collaboration. L’institutionnalisation contemporaine des collaborations arts et sciences prend la forme de dispositifs divers, tels que les festivals et résidences d’artistes, lesquels répondent en réalité à des enjeux scientifiques, sociaux, politiques, voire économiques. Bien que de nombreuses recherches en sciences sociales traitent de l’intérêt des collaborations arts et sciences ainsi que des modalités de leur mise en œuvre (sur un plan aussi bien pratique que théorique), elles ne laissent entrevoir qu’un aperçu partiel de ce qui se joue réellement « en situation » dans la collaboration des artistes et des scientifiques qui se rassemblent autour d’un projet commun : quelles relations effectives peuvent, en effet, se nouer entre pratiques artistiques et démarches scientifiques ? Quels sont les gains heuristiques visés ? Quel type de savoir ces coopérations produisent-elles ? Comment, très concrètement, peuvent s’articuler approche épistémologique et esthétique, ethos scientifique et artistique ? Ma thèse s’attachera à investir en qualité d’objet les modalités d’esthétisation de la démonstration scientifique en m’appuyant sur un fort ancrage empirique : l’analyse socio-anthropologique du rôle des résidences d’artistes dans les laboratoires de recherche scientifique.
Louise GUIGON
Sous la direction de Laetitia Ogorzelec-Guinchard et Virginie Vinel.
Vers de nouvelles modalités d'implantation de l'éducation populaire dans des territoires reconfigurés : le cas des Francas du Doubs.
Résumé :
Cette thèse porte sur les nouvelles modalités d'implantation de l'éducation populaire dans des territoires reconfigurés, nous nous intéressons plus précisément au cas des Francas du Doubs. En effet, dans ce département l'association d'éducation populaire est confrontée à de nouvelles formes d'aménagement du territoire et donc à un tissu social métamorphosé. Dès lors, ces mutations imposent une réflexion socio anthropologique sur la manière de réenvisager localement l'éducation populaire au regard des nouvelles dynamiques sociales et territoriales. Si à l'origine le cœur du mouvement Francas était celui du « scoutisme laïque » (Pujol 2005), (exercice de la démocratie et de la laïcité républicaine auprès des enfants), la désignation de cet horizon ne semble plus réunir les acteurs engagés dans le fonctionnement des Francas (animateurs locaux, responsables des différents niveaux de l'association, élus locaux, mais aussi parents, enfants?). À cet égard, les responsables actuels parlent d'une « fracture » qui sépare les attentes des uns et des autres et fragilise le sens originel du mouvement dans lequel ils sont engagés. Dans ce cas, quelle démarche adopter ? Quels projets développer ? Cette recherche doctorale doit permettre l'identification des formes d'attachements à travers l'analyse du travail d'ajustement des attentes réciproques des acteurs concernés (animateurs locaux, responsables des différents niveaux de l'association, élus locaux, enseignants, parents, enfants?). De plus, elle vise à analyser les capacités d'ajustement de ces derniers en fonction des variations de contexte afin d'en tirer des préconisations et des perspectives de formation pour ces acteurs (incluant éventuellement des partenaires, des élus?).
Matthieu GUINEBERT
Sous la direction de Virginie VINEL
Le sang féminin au coeur de controverses : la transmission et les mouvements collectifs sur l'hygiène intime féminine
Résumé : Le corps des femmes fait l’objet d’une multitude de discours depuis le XIXème siècle et d’une surveillance qui a accompagné la naissance de la biopolitique.
Au cœur de ces questionnements se trouvent les menstrues et leurs extensions : l'hygiène intime, la ménarche, la ménopause, la contraception et les maladies chroniques féminines telles que l’endométriose. On s’intéressera autant aux transmissions descendantes (grand-mères/mères/filles), horizontales (fratries, cousines, paires) qu’aux transmissions inversées, lorsque ce sont les plus jeunes qui enseignent aux plus âgées.
Sous la direction de Florent SCHEPENS
Se faire mal au travail : socio-anthropologie du corps des employés de chez Lidl
Résumé :
Cette recherche s’inscrit dans le croisement entre la sociologie des groupes professionnels, la socio-anthropologie du corps et la sociologie du genre.
Dans cette recherche, on va s’intéresser au corps des travailleurs (plus particulièrement à celui des employés de magasin de chez Lidl) ; Peu abordé dans les recherches, le corps est pourtant un objet sociologique riche, et, puisqu’il est « façonné par le travail » (DENAVE & RENARD 2019), il est pertinent de l’étudier pour comprendre, au moins en partie, le fonctionnement et la culture d’une organisation.
Les salariés vont en effet, dès leur embauche , tenter de rendre leur corps apte à répondre au exigences professionnelles. Les employés de chez Lidl vont devoir se construire un corps endurant pour répondre aux exigences de rapidité et de performance imposées ce qui peut générer des troubles physiques (comme les troubles musculo-squelettiques) et psychosociaux (comme le stress par exemple). Le corps des salariés (y compris celui des femmes) va donc progressivement se muscler et parfois se blesser (plaies, brûlures...). Petit à petit, des normes de courage et de virilité (d’habitude réservé au milieu exclusivement masculin) vont se développer dans cet univers essentiellement féminin.
De manière générale, on attend pourtant que les corps des salariés en contact avec la clientèle se présentent bien, il y a une certaine mise en scène des salariés chargés de l’accueil et du service des clients (DENAVE & RENARD). Cette injonction à la présentation de soi est encore plus forte qu’il s’agit d’un groupe très féminisé. En effet, les femmes, selon les stéréotypes occidentaux, doivent être douces et s’éloigner de tout travail physique, susceptible de blesser leur corps et donc de les éloigner des critères de la féminité (un corps de femme avec des marques de brûlures, des plaies, ou qui se tient mal est déviant).
La recherche visera ainsi à comprendre le rapport à la santé, au corps et à la féminité des employés de chez Lidl.
Kan SHEN
Sous la direction de Pascal DUCOURNAU
Jardins et jardinages à l’ère des préoccupations environnementales : par-delà nature, culture et cosmos. Une comparaison France-Chine.
Résumé :
La montée des préoccupations environnementales en Occident est susceptible de modifier nos rapports à la nature, notamment en proposant de donner à celle-ci un rôle qu’elle n’avait pas forcément dans le cadre d’une ontologie naturaliste opposant Homme et nature (Descola, 2005 et 2011). Ce nouveau rôle « post-naturaliste » dévolu à la nature serait aussi en mesure d’impacter des conceptions et des usages du monde d’autrui.
Cette thèse vise ainsi à mieux comprendre les déplacements ontologiques et relationnels induits par les préoccupations environnementales sur les rapports à la nature dans des contextes éloignés mais particulièrement illustratifs de ces préoccupations. Plus précisément, il s’agit d’une comparaison entre le naturalisme occidental susmentionné, et un « cosmossisme » chinois désignant la fusion entre le Ciel et l’Homme dont l’on trouve les sources dans les pensées traditionnelles en Asie (Fei, 2002). Dans l’un et l’autre cas, les évolutions paraissent majeures.
Les espaces où l’on pratique le jardinage seront dans cette perspective particulièrement étudiées. En effet, les jardins représentent déjà en soi des lieux privilégiés pour observer les rapports Homme/nature (Chézaud, 2000 ; Vandermeersch, 2000). Par ailleurs, des dispositifs réglementaires invitent aujourd’hui de plus en plus les jardiniers à cultiver leurs plantes selon certaines normes environnementales.
Sur les deux terrains (Ville de Besançon et Village de Tengtou en Chine) qui se situent à l’avant-garde des appréhensions écologiques, il s’agit de mener des observations ethnographiques des pratiques de jardinage engagées par des jardiniers. Des entretiens semi-directifs seront également menés au cours desquels les jardiniers seront amenés à expliciter leurs rapports avec les plantes qu’ils cultivent et les représentations associées de ces dernières. Un questionnaire sera enfin utilisé dans le but de quantifier les représentations et pratiques observées.
Sonia ZECCHIN
Sous la direction de Florent SCHEPENS.
La consommation de drogues (licites ou non) chez le jeune ordinaire.
Résumé :
Encore aujourd’hui, la population qui consomme le plus de produits psychotropes reste celle des jeunes (Baromètre santé 2014, INPES, exploration OFDT). Les sciences humaines et sociales ont décrit l’expansion des pratiques d’alcoolisation massive, les pratiques de polyconsommation, la généralisation de certaines substances psychoactives, ainsi que le détournement de certaines substances légales à des fins récréatives (OFDT, 2019). S’il est établi que nombre de ces pratiques débutent dès l’adolescence, les recherches en sciences sociales ont très peu abordé les liens qui peuvent exister entre l’adoption de ces pratiques et les passages d’âge (Beck, F., Obradovic, I., Jauffret-Roustide, M. & Legleye, S., 2010). Cette thèse a pour but de comprendre comment des jeunes ordinaires (des jeunes qui ne sont pas hors normes à la société) entre dans une carrière de consommateurs, et surtout comment ils en sortent sans l’aide des institutions. Il sera donc intéressant d’avoir une focale sur les 3 produits les plus consommées par les jeunes, c’est-à-dire le tabac, l’alcool et le cannabis (OFDT 2019). La pandémie de Covid-19, et les conséquences sociales provoquées par celle-ci, auront d’ailleurs conduit à des phénomènes (surconsommation, arrêt brutal) (Tissot N., Gérome C., 2020) que les sciences sociales doivent documenter pour l’établissement de politiques préventives à moyen/long-terme.