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LASA

JOSILENE RIBEIRO DE OLIVEIRA

Sous la direction de Dominique JACQUES-JOUVENOT

 

 

Titre de la thèse:

«De la campagne, d’accord, mais pas bête!»: réciprocité, dons et luttes symboliques dans le tourisme à Areia (état de Paraiba–Brésil)

 

RÉSUMÉ :

Cette thèse s’intéresse au thème des luttes symboliques entre les citadins et les « sitiantes » (« petits propriétaires terrien »), dans un contexte de réélaboration de la ruralité. L’objectif général est d’analyser le processus de réinterprétation des pratiques paysannes à partir de la participation des « sitiantes » au développement du tourisme dans la municipalité d’Areia– État de Paraíba, dans le Nordeste du Brésil. La recherche qualitative a un caractère éminemment ethnographique, favorisant l’observation des relations sociales dans la Communauté « Chã de Jardim » et les stratégies de reconversion des « sitiantes ». Les données ont été produites et collectées au travers de l’observation directe et d’entretiens semi-directifs et directifs avec les artisanes, les travailleurs du Restaurant Rural Vó Maria, les membres de l’Adesco, les entrepreneurs du tourisme à Areia et les représentants des instances intermédiaires –rôle joué par des entités telles que le Senar, le Sebrae, le PBTur, la Cooperar, l’Atura, parmi d’autres impliquées dans la structuration du tourisme dans les zones rurales. En outre, une enquête exploratoire a été réalisée auprès des clients du restaurant Vó Maria, au travers de questionnaires et de l’accompagnement d’excursions, ce qui a permis de dresser un profil et d’identifier les demandes du public consommateur. L’analyse met en relation des catégories « indigènes » (produites par les propres personnes étudiées) et analytiques, en gardant en perspective les échanges symboliques entre les « sitiantes » et les autres agents. Les solidarités et les jeux d’intérêts qui marquent les relations entre eux sont traités à partir de la théorie du don de Marcel Mauss, de la sociologie de la domination de Pierre Bourdieu et de la notion de réciprocité hiérarchique de Marcos Lanna. L’hypothèse centrale est que la participation des « sitiantes » à la production de l’offre touristique est rendue possible par des alliances internes et externes, établies sur la base de l’échange de dons, suivant le principe de la réciprocité hiérarchique. Loin d’être un mouvement à sens unique, qui se traduit par une véritable restructuration des positions dans l’espace social, les solidarités et les luttes observées entre les agents se révèlent être un processus complexe et ambigu, rempli de contradictions, au sein duquel différents niveaux de réciprocité sont établis, que ce soit au sein du microsystème communautaire ou dans les échanges entre les « sitiantes » et les entrepreneurs de la municipalité, les organismes intermédiaires ou les consommateurs, formant ce que l'on pourrait considérer comme un réseau étendu de circulation des dons dans le marché touristique de Brejo Paraibano.

MOTS-CLÉS : Domination. Echanges symboliques. Tourisme. Nouvelles ruralités. Brejo Paraibano.

 

Membres du jury :

Christian GUINCHARD, Examinateur, Professeur, UFC, Besançon-France

Dominique JACQUES-JOUVENOT, Professeure, Directrice de Thèse UBFC, Besançon-France

Maria Eduarda da MOTA ROCHA, Professeure, Directrice de Thèse UFPE, Recife-Brésil

Éric SABOURIN, examinateur, Professeur, UNB, Brasília – Brésil

Pierre TEISSERENC, Rapporteur, Professeur, Université Paris XIII, France

Yvan DROZ, Rapporteur, Professeur Institut de Hautes Études Internationales et du Développement – Suisse