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LASA

SHEN Kan 

Doctorant - 1er année

Sous la direction de Pascal Ducournau 

 

Titre de la thèse :

Jardins et jardinages à l’ère des préoccupations environnementales : par-delà nature, culture et cosmos. Une comparaison France-Chine.

 

Résumé de la thèse :

La montée des préoccupations environnementales en Occident est susceptible de modifier nos rapports à la nature, notamment en proposant de donner à celle-ci un rôle qu’elle n’avait pas forcément dans le cadre d’une ontologie naturaliste opposant Homme et nature (Descola, 2005 et 2011). Ce nouveau rôle « post-naturaliste » dévolu à la nature serait aussi en mesure d’impacter des conceptions et des usages du monde d’autrui.

Cette thèse vise ainsi à mieux comprendre les déplacements ontologiques et relationnels induits par les préoccupations environnementales sur les rapports à la nature dans des contextes éloignés mais particulièrement illustratifs de ces préoccupations. Plus précisément, il s’agit d’une comparaison entre le naturalisme occidental susmentionné, et un « cosmossisme » chinois désignant la fusion entre le Ciel et l’Homme dont l’on trouve  les sources dans les pensées traditionnelles en Asie (Fei, 2002). Dans l’un et l’autre cas, les évolutions paraissent majeures.

Les espaces où l’on pratique le jardinage seront dans cette perspective particulièrement étudiées. En effet, les jardins représentent déjà en soi des lieux privilégiés pour observer les rapports Homme/nature (Chézaud, 2000 ; Vandermeersch, 2000). Par ailleurs, des dispositifs réglementaires invitent aujourd’hui de plus en plus les jardiniers à cultiver leurs plantes selon certaines normes environnementales.

Sur les deux terrains (Ville de Besançon et Village de Tengtou en Chine) qui se situent à l’avant-garde des appréhensions écologiques, il s’agit de mener des observations ethnographiques des pratiques de jardinage engagées par des jardiniers. Des entretiens semi-directifs seront également menés au cours desquels les jardiniers seront amenés à expliciter leurs rapports avec les plantes qu’ils cultivent et les représentations associées de ces dernières. Un questionnaire sera enfin utilisé dans le but de quantifier les représentations et pratiques observées.