Le LaSA est un laboratoire qui réunit des chercheurs titulaires, doctorants, post-doctorants et masterants dans une démarche de convergence de la sociologie et de l’anthropologie. Ce positionnement vise à comprendre les modalités de fabrication des êtres sociaux dans des contextes pluriels (famille, travail, santé, environnement).
Les phénomènes sociaux sont abordés empiriquement dans leurs dimensions multiples (matérielles, symboliques, historiques, économiques, sociales, familiales, professionnelles, genrées…), dans leurs dynamiques, et à plusieurs niveaux d’échelles : micro, méso et macrosociologique. L’articulation de ces trois échelles permet d’étudier autant les données objectives que subjectives.
La socio-anthropologie s’intéresse à la fois aux catégories, pratiques, représentations endogènes, et aux cadres institutionnels, normes et structures qui s’imposent aux groupes et aux individus. Les approches compréhensive, explicative et critique de la socio-anthropologie se combinent. Dans la tradition maussienne, l’interdisciplinarité peut être mobilisée.
Les techniques d’enquêtes sont au cœur des réflexions collectives du laboratoire ; elles sont mises au service de la compréhension de la complexité des phénomènes sociaux en articulation avec des approches théoriques. Aux techniques fondatrices de la socio-anthropologie – entretien, observation non participante, observation participante, participation observante, récit de vie, analyse d’archives – s’ajoutent des outils originaux : entretien de groupes par scenario, entretien participatif individuel ou de groupe sur supports (carte, dessin, généalogie, photo-élicitation), film, webdoc, entretiens par internet, analyse de documents internet.
Le nouveau projet du laboratoire se structure autour de deux axes de recherche – « Transmissions, temporalités et fragilités » et « Environnement et territoires en transformations » – dans lesquels nous retrouvons des thématiques transversales à l’équipe : les professionnels, la santé, la construction des normes, les controverses.
Suite au projet précédant, les thématiques initiales du laboratoire ont évolué, des ponts ont été jetés entre les recherches et nous ont amenés à redéfinir nos axes de travail. S’il s’agit toujours d’analyser la production et la reproduction des groupes humains dans le temps et sur des territoires, de nos discussions collectives, il est ressorti notre intérêt pour les transformations des univers sociaux étudiés provenant de mouvements internes (évolution des modalités de transmission des entreprises, évolution des représentations des âges de la vie, évolutions des politiques sécuritaires au cœur des quartiers…) ou externes (crise climatique ou sanitaire, désertification des territoires, modification des lois …) et des modalités mises en œuvre par les acteurs/actants pour accompagner (en innovant, en s’adaptant, en résistant…) ces changements. L’incertitude, la vulnérabilité ainsi que la question du temps dans lequel se déroulent ces évolutions/changements, les transmissions qui les accompagnent deviennent alors des dimensions importantes irriguant les travaux des différents chercheurs du LaSA. Un fil conducteur du prochain quinquennal consistera à interroger la notion de crises, de rupture, de fragilité, dans les différents champs investis : les parcours de vie, les transmissions, les territoires.
Le master mention Sociologie : Enquêtes socio-anthropologiques et territorialisations et le doctorat réalisés dans le laboratoire sont imprégnés de cette posture socio-anthropologique (lien vers offre de formation ici).
Axe de recherche « historique » du laboratoire, la question des modalités de la transmission a donné lieu, au sein de l’équipe, à de nombreuses recherches dans des configurations empiriques différentes concernant les domaines familiaux et professionnels. À chaque fois, il s’agissait d’envisager la transmission comme articulant de multiples dimensions : des systèmes de parenté, des passages d’âges, des ruptures biographiques et des périodes de fragilités, des enjeux économiques, des cadres juridiques, mais aussi des valeurs familiales, des devoirs et des dettes…
Dans cet axe « Transmissions, temporalités et fragilités », le LaSA se positionne sur des thèmes peu abordés par la sociologie et l’anthropologie française :
L’axe 2 du LaSA s’inscrit à la suite de l’axe 1 du précédent quiquennat qui portait des recherches sur l’observation en situation des pratiques telles qu’elles se façonnent dans des spatialités et des temporalités plurielles. Les transformations des dimensions temporelles – à la fois brusques et de longue portée, des échelles géographiques – réassociant le proche et le lointain -, bousculant les horizons pratiques des acteurs, nous invitent à poser à nouveaux frais la question de la transmission. Cet axe s’attache, en effet, à repenser comment les acteurs collectifs, institutionnels ou individuels envisagent la transmission et la transformation des pratiques à différentes échelles (micro-local, national, international) ; par exemple dans les exploitations agricoles, les projets de ville durable, ou les dispositifs de revitalisation territoriale. Comment les acteurs envisagent-ils la transformation des pratiques actuelles sur le temps long ? Quels rapports au milieu de vie sont engendrés ? Comment produisent-ils de la confrontation au niveau local, national ou international ? Ce sont des enjeux sur lesquels des chercheur.e.s du LaSA positionnent leurs recherches. Les notions mêmes de “collectifs” et “dispositifs” sont étudiées pour en montrer leur hétérogénéité
Dans cet axe « Environnement et territoires en transformation », le positionnement thématique du LaSA s’articule autour de trois processus anthropologiques et socio-politiques en changements à la fois globaux et locaux :
Le LaSA souhaite réaffirmer une approche socio-anthropologique qui fait aujourd’hui l’efficacité et l’originalité du laboratoire. Cette position collective s’appuie sur trois lignes directrices : l’ancrage, c’est-à-dire l’engagement sur un terrain et le primat accordé aux données empiriques ; une démarche/ une sensibilité inductive ; la pluridisciplinarité.